Eva Joly
Eva Joly, née Gro Eva Farseth le 5 décembre 1943 à Oslo, Norvège, est une magistrate et femme politique franco-norvégienne. Elle est connue pour son engagement dans la lutte contre la corruption et son parcours remarquable dans les sphères judiciaires et politiques. Eva Joly a grandi dans une famille modeste à Oslo. À l'âge de 20 ans, elle quitte la Norvège pour s'installer en France, où elle travaille comme fille au pair tout en poursuivant des études de droit. Elle obtient une licence en droit et un DEA en sciences politiques à l'Université Panthéon-Assas. En 1981, elle réussit un concours exceptionnel d'entrée à l'École nationale de la magistrature, et précise : « Il n'y avait pas d'épreuve de culture générale et cela me convenait ». La même année, alors âgée de 38 ans, elle est nommée substitut du procureur de la République au tribunal de grande instance d'Orléans. En 1989, elle est détachée au comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), organisme rattaché au ministère de l'Économie et des Finances, qui épaule les entreprises en difficulté dans les zones sinistrées. Elle en devient la première secrétaire générale adjointe à ne pas sortir de l'École nationale d'administration (ENA). Elle est également auditrice de l'Institut des hautes études de Défense nationale, dont elle a suivi l'enseignement en 1996. Nommée en 1990 juge d'instruction au pôle financier du palais de justice de Paris, elle instruit des affaires en vue, comme celle de l'affaire opposant Bernard Tapie au Crédit lyonnais, puis se voit confier le dossier Bidermann, qui conduit via Elf-Gabon à l'affaire Elf, qu'elle instruit avec Laurence Vichnievsky. Le 5 juillet 1996, Eva Joly fait incarcérer Loïk Le Floch-Prigent, ancien P-DG d'Elf Aquitaine et président en exercice de la SNCF. Puis elle ouvre les dossiers de l'affaire des frégates de Taïwan et de l'affaire Dumas-Deviers-Joncour. En avril 1998, elle met en examen Roland Dumas, président du Conseil constitutionnel, qui est contraint à la démission. En mars 2009, Eva Joly est appelée par le gouvernement islandais pour servir en tant que conseillère spéciale dans une enquête sur une possible criminalité financière qui aurait aggravé la crise financière dans le pays. En 2009, Eva Joly est élue députée européenne sur la liste Europe Écologie Les Verts. Elle préside la commission du développement du Parlement européen et se distingue par son expertise en matière de flux financiers et de criminalité économique. En 2012, elle est candidate à l'élection présidentielle française. Eva Joly a également travaillé pour le gouvernement norvégien et la Banque mondiale, apportant son expertise dans la lutte contre la corruption. En 2012 elle demande l'ouverture des archives militaires et la levée du secret défense "sur les essais nucléaires dans le sud du Sahara et en Polynésie" dans les années 1950 et 60. Après 2015, elle rejoint l'Independent Commission for the Reform of International Corporate Taxation (ICRICT). Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages et continue d'être consultée au niveau international pour ses compétences.
